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Libération
TRIBUNE

Les dessous d'Hiroshima

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Le bombardement qui, militairement aurait pu être évité, fut avant tout une arme politique.
publié le 5 août 2005 à 3h12

L'utilisation de la bombe atomique à Hiroshima il y a soixante ans ne fut pas nécessaire à la capitulation du Japon. Les forces militaires étaient considérablement réduites et dispersées, les capacités industrielles ne permettaient plus de produire des armes en quantité suffisante, et les diplomates japonais étaient engagés dans des pourparlers précédant la reddition. Ce constat fut à l'origine de multiples études critiquant la stratégie atomique adoptée par Washington, arguant du fait qu'il aurait été possible de faire l'économie des bombardements nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki. Les révisionnistes remettent ainsi en cause les arguments apportés par Washington pour justifier l'utilisation de la bombe, tels que la fin de la guerre ou l'économie de vies humaines, en particulier dans les rangs des forces armées américaines. En fait, nous dirons que la bombe atomique pouvait difficilement ne pas être utilisée par les Américains à l'été 1945.

La situation politique dans laquelle se trouvait le président Harry Truman, récemment élevé à la fonction suprême, et pourtant peu connu du grand public, joua incontestablement un rôle important, le chef de l'exécutif souhaitant marquer le début de sa présidence afin de faire taire les éventuelles critiques concernant sa crédibilité, et imposer son style. Les relations entre l'exécutif et le Congrès, qui constituent l'un des aspects les plus complexes du fonctionnement de la démocratie américaine, permettent également d'apporter de pré