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Libération
TRIBUNE

Gaza: en attendant les réalistes

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publié le 12 août 2005 à 3h17

Dans quelques jours, l'armée israélienne se retirera de Gaza. Comment s'effectuera ce retrait ? Dans la violence ? Représente-t-il ce fameux premier pas vers une paix véritable que nous attendons tous ?

Les analystes font des projections. Les politiques font des analyses. Je mets au défi quiconque se croit capable de prévoir l'évolution de la situation dans la région après ce retrait.

Quand les hommes sont portés par la foi, le ratio disparaît. Voltaire l'a constaté avec amertume dans son Traité sur la tolérance, il y a quelques siècles. Prenons en exemple l'Irlande du Nord où la paix est annoncée régulièrement, aussi bien par les catholiques que par les protestants, et où elle se fait toujours attendre. Prenons en exemple le Soudan.

Or, dans cette partie du Proche-Orient, entre le Nil et l'Euphrate, il ne s'agit pas uniquement de l'affrontement des hommes au nom de leurs églises, il est question de Dieu lui-même. De ce Dieu dont chacun se réclame et qui a, ici précisément, voici des millénaires, choisi d'établir sa demeure. Du moins, des millions d'individus le croient-ils.

Nous connaissons le rôle joué par les dieux dans l'histoire grecque. En particulier dans les guerres. Nous ne prenons pas suffisamment en considération, dans nos analyses politiques, la place du Dieu unique dans l'histoire de cette région. N'avons-nous pas négligé sa présence dans les discours des habitants de Gouch Katif ? En les écoutant, on s'aperçoit que s'ils s'opposent à l'évacuation de Gaza, ce n'est