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Libération
TRIBUNE

Pour un Islam réformé

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publié le 23 août 2005 à 3h23

Quand sir Iqbal Sacranie, chef du Conseil musulman de Grande-Bretagne, a déclaré «ce sont nos propres enfants qui ont perpétré les attentats du 7 juillet à Londres», c'était la première fois, si ma mémoire est bonne, qu'un musulman britannique endossait, au nom de sa communauté, la responsabilité des délits commis par certains de ses membres. Au lieu de blâmer la politique étrangère américaine ou «l'islamophobie», Sacranie a décrété que ces attentats représentaient un «défi majeur» pour la communauté musulmane. C'est toutefois le même personnage qui, en 1989, déclarait que «la mort constitu [ait] sûrement une sanction trop clémente» pour l'auteur des Versets sataniques.

En décidant d'anoblir Sacranie, et en le désignant comme la face acceptable de l'Islam «modéré» et «traditionnel», Tony Blair exprime soit la volonté politique d'un apaisement religieux, soit le dénuement qui est le sien face au peu d'options concrètes dont il dispose en ce domaine.

Sacranie est un fervent défenseur du projet de loi tant décrié sur «l'incitation à la haine religieuse» mis au point par Tony Blair, et attend clairement de cette nouvelle mesure qu'elle condamne toute référence au «terrorisme islamique». Pas plus tard que le 13 janvier, Sacranie déclarait que ce terme «profondément injurieux» est une aberration, se réjouissant du fait qu'«assimiler les musulmans à des terroristes [serait] désormais puni par la loi». Deux semaines plus tard, son organisation boycottait une cérémonie de commémoration