Au début de Los Angeles 2013 (John Carpenter, 1996), un candidat à la présidence des Etats-Unis prédit qu'un séisme détruira la Cité des anges, en proie à une vague de violence incontrôlable : «Comme le puissant poing de Dieu, Armaguedon s'abattra sur Los Angeles, la cité du péché, la cité de Gomorrhe, la cité de Sodome, et les eaux vont monter et séparer la ville de tous les péchés de notre pays.»
Le 23 août de l'année 2000, la prédiction se réalise et la punition divine tombe. En quelques minutes, Carpenter déploie la plupart des motifs du film catastrophe tremblement de terre, effondrements et incendies en chaîne, déferlement d'une vague monumentale, scènes de panique et de destruction massive et accuse la dimension réactionnaire du genre puisqu'à la catastrophe succède une loi martiale qui instaure un régime totalitaire et nomme un président à vie. Après la catastrophe, qui suppose la préexistence d'un ordre, le chaos, porteur d'une promesse de recommencement. «Il ne me reste plus qu'à prier Dieu pour que je puisse empêcher ça à l'avenir», déclare le promoteur William Holden à la fin de la Tour infernale, les yeux tournés vers le sommet de son building brûlé, enfin converti aux bienfaits de la Loi divine.
Pétrie d'eschatologie et de millénarismes divers, hantée par le spectre de l'Apocalypse dont elle a fait son contrechamp ontologique, la culture américaine, et singulièrement Hollywood, a puisé dans le texte fondateur de Saint-Jean l'essentiel de son imagerie catastro