Il ne s'en sera pas fallu de beaucoup pour qu'à Gaza le retrait de l'armée israélienne se fasse aussi proprement que se fit le mois dernier l'évacuation des colons. Demeurera cependant, même si elle semble ne pas devoir excessivement porter à conséquence, cette petite tache de duplicité que révéla, de la part de Sharon (et aussi de son opposition), le refus d'exploiter la défaite des ultras religieux en ordonnant à Tsahal de détruire derrière elle, avec tous autres bâtiments de l'ex-occupant et comme il était prévu, les synagogues. Les rabbins les avaient banalisées en emportant en processions les rouleaux de la Torah, mais la tentation d'offrir au monde quelques images de barbares palestiniens en meutes farouches, incendiant et saccageant des lieux ex-cultuels, fut la plus forte. Pour leur faciliter le boulot, on vit même, apposé sur un de ces murs encore debout, un panonceau indiquant «Holly Place» (holly: saint, sacré). On s'étonna presque que n'y aient pas été remisés un peu de bois mort, quelques barils de poudre et des allumettes... La manoeuvre, si bien téléphonée qu'elle virait au gag, fit long feu. Quelques caméras, embusquées près des synagogues afin de mettre en boîte un peu de haine, sont rentrées pas tout à fait bredouilles, mais déçues. Hormis les furieux du Hamas, les Palestiniens avaient à l'évidence autre chose à foutre (à moins ne rêvons pas que ce ne fût simplement pas le jour). Lundi, se désintéressant dans leur très grande majorité des symboles de ci
Le coup des synagogues
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par Pierre Marcelle
publié le 14 septembre 2005 à 3h41
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