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Libération

Présidence patriarcale ou partisane ?

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publié le 14 septembre 2005 à 3h41

L'accident vasculaire cérébral dont vient d'être victime Jacques Chirac va naturellement modifier en profondeur la fin de son deuxième mandat et même la nature de son pouvoir présidentiel. Au sein de notre étrange monarchie républicaine, le chef de l'Etat va exercer une présidence relative durant les dix-neuf mois qui nous séparent du premier tour de 2007. Il demeurera le président symbole, le miroir de la République, le maître de la politique extérieure et l'inspirateur des grandes orientations. Il concédera en revanche plus d'autonomie au Premier ministre, il s'impliquera moins dans la gestion quotidienne des affaires (sauf en ce qui concerne les nominations, hobby favori), il se mêlera avec une réserve nouvelle, au moins en apparence, aux querelles partisanes. Affaibli politiquement par le rejet cinglant du référendum sur la Constitution européenne, dont il avait été l'inspirateur, éprouvé personnellement par un accident de santé qui marque ceux qui en sont les victimes, il va nécessairement vivre la fin de son quinquennat sur un mode patriarcal. La dernière phase du cycle chiraquien en sera peut-être facilitée, humanisée et assouplie. L'hypothèse d'une nouvelle candidature s'éloigne, les chances d'une fin de règne apaisée augmentent.

Jusqu'à la semaine dernière, les intentions de Jacques Chirac pour 2007 demeuraient un mystère. Son âge ­ il sera dans sa soixante-quinzième année au moment du vote et il briguerait donc un mandat qu'il achèverait quasi octogénaire s'il était