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Libération

Nos petites ONU

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publié le 16 septembre 2005 à 3h43

En attendant la réforme de l'ONU et la paix universelle, ne pas cracher sur les initiatives susceptibles d'apaiser le monde qui va mal. Et si ça marchait ? Est-ce que ça marchera, la statuaire au service de la paix civile, dans la coquette localité de Mostar, sise au coeur des conflits ethniques de l'ex-Yougoslavie ? Si Serbes, Croates et Musulmans s'entendent à vénérer la figure de feu Bruce Lee et s'accordent à lui dresser en novembre une statue de bronze comme symbole «de justice et d'honnêteté», comme disent les promoteurs de l'opération, il doit y avoir au moins un peu de bon dans cette initiative, quand bien même le «petit dragon» sera représenté «en posture de combat»... Après tout, dans son genre, elle ne semble ni plus ni moins extravagante, cette érection, que l'élection d'Arnold Schwarzenegger au poste de gouverneur de Californie. Ainsi, de Los Angeles jusqu'à Sarajevo, la guerre serait enfin la paix, et Orwell pourrait se reposer. Sans doute, à découvrir de ces exotiques résolutions, ne se départ-on pas tout à fait d'un humble mais réel scepticisme. Tempérons-le, car, tout gros malins que nous soyons, sous nos latitudes très civilisées, nous ne répugnons pas à promouvoir de ces aimables paradoxes censés adoucir les moeurs. Certes, à une autre échelle et à plus discrets petits pas, mais quand même... Ne va-t-il pas dans le bon sens de l'humanisation, si l'on ose dire, des courses de chevaux, ce décret de ses gestionnaires (la société France-Galop) ramenant de dix