«Je presse les dirigeants allemands de trouver une solution stable aussi vite que possible. Sans une Allemagne dynamique, l'Europe ne peut pas se redresser.» Cette injonction de José Manuel Barroso cache mal le dépit éprouvé par le président de la Commission européenne face à l'impasse politique dans laquelle se retrouve l'Allemagne. L'ancien Premier ministre portugais, même s'il ne l'avait pas exprimé aussi crûment que Neelie Kroes, la commissaire (néerlandaise) à la Concurrence, pour qui une victoire sans appel d'Angela Merkel aurait été «merveilleuse», ne cachait pas en effet qu'il comptait sur un succès massif de la CDU-CSU pour déplacer radicalement le centre de gravité de l'édifice européen dans les directions qui lui sont chères : libéralisation, dérégulation, élargissement et atlantisme bon teint. Ce n'est pas non plus un hasard si Tony Blair a préféré, dimanche soir, saluer le courage des candidats aux élections afghanes plutôt que de commenter les résultats, équivoques il est vrai, du scrutin allemand. Car la non-victoire d'Angela Merkel constitue un revers pour le Premier ministre britannique ; oubliant l'hostilité de la dirigeante de la CDU à l'entrée de la Turquie dans l'Union, il tablait sur l'appui de l'ex-future chancelière allemande pour faire triompher ses vues ultraréformistes lors du sommet européen informel qu'il a convoqué à Londres, en tant que président de l'Europe, les 27 et 28 octobre.
Quoi qu'on en dise dans la capitale britannique, les relations de