Du florilège de réactions lamentablement homogènes dont nous ont gratifiés les mâles dirigeants socialistes après l'annonce de la candidature de Ségolène Royal à la candidature et à Paris Match, quelle retenir, qui plus que les autres fasse sens ? Spontanément, on inclinerait pour ce «Voyez la mère Merkel, poum dans le popotin !», si caricatural en son provocateur énoncé que, n'était l'identité de son auteur, il nous eût étonné. Mais tout est dans l'ordre : ainsi va Michel Charasse à son arrière-train de sénateur (du Puy-de-Dôme). Du délicat et surprenant dans sa bouche «Qui va garder les enfants ?» de Laurent Fabius, le classicisme décevant de banalité semble moins viser la néopostulante à la candidature présidentielle que le compagnon d'icelle. Mais sans doute fallait-il qu'en sa qualité de pointure socialiste, Fabius vînt faire au moins une apparition sur ce front-là du sexisme dit ordinaire car il n'y a pas de petits profits. Même Henri Emmanuelli, d'ordinaire mieux inspiré, comme on dit, constatant la pléthore d'aspirants où Ségolène Royal serait selon lui neuvième, par ordre d'entrée en lice, y alla d'un chocolaté : «Jusqu'alors, je pouvais offrir des After Eight, mais After nine, ça n'existe pas.» Et le reste à l'avenant, si prévisible, si consensuel et si fastoche que pour un peu, j'eusse moi-même envoyé à la présidente des Charentes et du Poitou décentralisés un télégramme de soutien fleuri ce qui eût tout de même été un comble. N'a-t-il donc rien à dire au pays
L'esprit des socialistes
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par Pierre Marcelle
publié le 27 septembre 2005 à 3h51
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