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Libération
TRIBUNE

Le bug Kate Moss

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par Marie-Claude SICARD
publié le 29 septembre 2005 à 3h53

Ouvrez les premières pages du Elle de cette semaine : c'est un petit bijou pour qui s'intéresse aux médias en général, et à la presse féminine en particulier. Bijou en toc, mais bijou tout de même. On y trouve un article concernant Kate Moss, ce mannequin anglais récemment prise en flagrant délit de consommation de cocaïne, photo à l'appui en première page du Daily Mirror. Mauvais coup pour elle, et pour Elle, qui l'érige depuis des années en modèle à suivre par ses lectrices.

Mais modèle de quoi ? «Modèle définitif du bon goût», dit l'article, flanqué d'une photo où miss Moss apparaît vêtue d'une tunique plus courte que son slip, d'un blouson de cuir noir et d'une paire de bottes en caoutchouc couvertes de boue. Précision pour qui se demanderait où est le bon goût : il est justement dans le fait de «se traîner dans la boue», attitude réputée «rock'n roll». Elle approuve donc, en ayant oublié que quelques numéros plus tôt, et régulièrement tout au long de l'année, on y répète qu'il n'y a plus ni bon ni mauvais goût, tout étant désormais permis, sauf...

Sauf de ne pas suivre les conseils de la presse mode. Deux pages plus loin, c'est un autre modèle qui se retrouve publiquement condamnée : Sarah Jessica Parker, vedette de Sex and the City, amusant feuilleton américain partout présenté comme un phénomène de société. Ce qu'il était en effet, puisqu'il s'agissait d'une opération de marketing conjointement menée par la chaîne HBO, l'industrie de la mode américaine (avec, au premier