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Libération

Le jeu nucléaire de Kim Jong-il

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publié le 29 septembre 2005 à 3h52

Malgré les succès d'annonce, la prolifération nucléaire a de beaux jours devant elle. C'est ce que confirme l'accord bancal intervenu le 19 septembre entre la Corée du Nord et les cinq pays (Etats-Unis, Chine, Japon, Russie et Corée du Sud) qui négocient depuis près de trois ans avec Pyongyang dans l'espoir de convaincre cet Etat stalinien de renoncer aux armes nucléaires. Selon ce texte, rédigé en grande partie par la diplomatie chinoise, la Corée du Nord s'engage à «abandonner ses armes nucléaires et ses programmes nucléaires existants», à respecter «à une date rapprochée» le traité de non-prolifération nucléaire (TNT) et à reconnaître l'autorité de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) des Nations unies. En échange, les Etats-Unis promettent une normalisation de leurs relations avec Pyongyang (s'engagent à ne pas attaquer militairement le pays) et l'ouverture de discussions, «au moment approprié», sur la livraison d'un réacteur nucléaire à eau légère (donc, non proliférant) à la Corée du Nord.

L'affaire était trop belle pour être vraie. L'encre de

l'accord était à peine sèche, que la Corée du Nord faisait savoir que «les Etats-Unis ne devaient pas rêver» et qu'elle n'abandonnerait ses armes et ses programmes nucléaires qu'après avoir reçu, non pas un, mais deux réacteurs nucléaires à eau légère. Revendication en contradiction totale avec la déclaration de Pékin, qui prévoit comme début du processus la fin des activités nucléaires militaires nord-coréennes, le