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Libération
TRIBUNE

La SNCM, un cas d'école

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publié le 11 octobre 2005 à 4h03

Malgré les événements récents la question se pose toujours : faut-il vraiment laisser couler la SNCM ? Et que fait la gauche dans ce dossier ? On peut se le demander tant elle laisse face à face un gouvernement de droite pour le moins instable et hésitant et des syndicats quasi soviétiques. Sans parler d'une compagnie concurrente, Corsica Ferries, sans doute propriété de fonds sardes, et grâce à Dieu (et à ses saints... nationalistes ?), protégée des grèves et des blocus. L'Etat, incapable de penser l'autonomie de ses îles (sur le modèle sarde justement), incapable de se libérer d'une CGT marseillaise qui semble croire au retour des soviets, l'Etat donc a été incapable de gérer cette compagnie depuis trente ans. L'Etat change sans cesse les dirigeants (dix PDG en douze ans) et ne sait pas gérer les rapports de forces nécessaires dans une entreprise à cause du rythme électoral d'une démocratie.

Donc, il faut que l'Etat se concentre sur ce qu'il sait faire, et laisse au privé son boulot et, au marché, sa créativité. «Un Etat fort dans un marché fort», voilà quand même un slogan simple pour une gauche digne de son histoire. (Dire juste que le trafic par mer augmente et que donc nous ne sommes pas face à la fin des bateaux : car la mondialisation, ce sont d'abord des bateaux avec des marchandises.)

Mais là où ce conflit est bien l'affaire de la gauche, c'est que, derrière, il y a : EDF, GDF, la SNCF, la Poste..., autrement dit, des entreprises publiques où il va falloir poser la q