Mais qui est donc Harriet Miers ? semblent s'interroger les médias américains, de droite et de gauche, depuis l'annonce de la nomination de la conseillère juridique du président Bush à la Cour suprême, à la place de Sandra Day O'Connor. L'ex-avocate personnelle de Bush, quand il était gouverneur du Texas, remplaça à la Maison Blanche Alberto Gonzalez après que ce dernier eut pris en main les commandes de la justice américaine en devenant ministre de la Justice, au début de l'année. Plus discrète que son prédécesseur, qui s'était notamment illustré sur la question du statut juridique des prisonniers de Guantanamo, Mme Miers est totalement inconnue du grand public et les observateurs ne savent pas grand-chose à son sujet. Proche du chef de l'exécutif, conservatrice modérée : voilà comment on pourrait la définir, c'est-à-dire pas grand-chose.
Déjà vivement critiquée après les élections de 2000, la Cour suprême incarne le malaise de la justice américaine, à laquelle de nombreux citoyens ne croient plus. De façon générale, il y aurait, de l'avis des multiples critiques, une fracture entre l'organisation de la justice et les citoyens américains. Le nombre de cas traités par la justice fédérale est extrêmement faible, comparé au poids de la Cour suprême dans la justice américaine, mais plus que le fonctionnement de cette institution, c'est le mode de désignation de ses membres qui pose problème.
En effet, la nomination de Harriet Miers soulève à nouveau la question d'une Cour composé