Il y a quelques semaines, dans une chronique écrite en réaction aux attentats de Londres (Libération du 23 août), j'évoquais l'«urgente nécessité d'un mouvement de réforme, pour convertir les concepts fondamentaux de l'islam à l'âge moderne». Cet article a suscité une vaste et passionnante polémique.
Il y a naturellement ceux qui se sont empressés d'écarter mes arguments simplement parce qu'ils sortaient de ma bouche : «L'homme qui a perdu son identité et ses croyances ne devrait pas se prononcer sur la grande religion qu'est l'islam», a écrit Anna Tanha, de Glasgow.
J'ai néanmoins eu droit à un flot encourageant de commentaires plus positifs, venus pour la plupart de musulmans.
«C'est parfaitement juste il est grand temps que les musulmans admettent que ce sont les attitudes de l'islam du VIIIe siècle qui occasionnent tant de souffrances dans le monde d'aujourd'hui», a fait remarquer Mohammed Iqbal, de Leeds, lieu d'origine de trois des terroristes du 7 juillet.
«De grâce, laissez le dogme en marge du débat, et faites place à la raison. Nous, fidèles, nous nous sommes fait suffisamment de tort à nous-mêmes. Ce que les monarques et le clergé européens ont fait pendant les Ténèbres et le Moyen Age est exactement ce que les souverains et le clergé musulmans sont en train d'infliger à leur communauté», a souligné Nadeem Aktar, de Washington.
Ozcan Keles, de Londres, a insisté sur le fait que seuls «les leaders musulmans s'appuyant sur la foi» devraient être autorisés à procéder à