Les Irakiens se sont approprié le processus politique mis en place par les Américains au lendemain du renversement de la dictature de Saddam Hussein. Pour la deuxième fois en un an une forte majorité d'entre eux a bravé les menaces terroristes pour se rendre aux urnes. Le référendum constitutionnel organisé avec le concours de l'ONU est incontestablement un succès. Il s'est déroulé sans incidents majeurs et le scrutin a été dans l'ensemble honnête. Le taux d'approbation de 78 % est considérable dans un système démocratique.
Elaboré par une assemblée élue représentant toutes les sensibilités politiques et religieuses et toutes les nationalités du pays acceptant le libre jeu de la démocratie, le texte constitutionnel est un compromis âprement négocié. Il ne satisfait pas entièrement l'électorat kurde qui réclamait un Etat clairement laïc et garantissant au peuple kurde le droit à l'autodétermination, même si la Constitution consacre le principe d'un fédéralisme, inspiré des modèles canadien, indien et suisse, et fait de la langue kurde l'une des deux langues officielles de la république dans tous les domaines de la vie et dans toutes les institutions. Mécontents, près d'un tiers des électeurs kurdes, notamment des jeunes et des femmes, ont malgré les appels de leurs dirigeants, boycotté le référendum.
Les chiites, dans leur majorité, rêvaient d'un Etat irakien où l'islam serait la source principale du droit. Au finale, l'islam est reconnu comme «l'une des sources principales du