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Libération

L'opposition en ses cendres

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publié le 8 novembre 2005 à 4h28

Dimanche soir, entre deux pubs, apparition fantomatique du chef de l'Etat, irréelle comme lors d'un fameux retour de canicule ; pour dire si peu, hélas, qu'il se garda bien de s'inviter dans un JT pour le dire solennellement. Mais dans ce si peu, ceci : que «le rétablissement de l'ordre public» constituait «un préalable, une priorité». Et la situation de la tête pourrissante de l'Etat est telle que, ce disant, Jacques Chirac semblait n'avoir pas compris qu'une priorité et un préalable, ce n'est pas tout à fait la même chose... «Priorité», pour traduire une volonté d'apaisement appelé de toutes parts (de Hollande à Buffet et de Borloo à Kouchner), c'est le service minimum et ça ne mange pas de pain. «Préalable», dont Jospin chantait lundi (sur France Culture) la vertu, énonce en revanche en toutes lettres la ligne du ministre de l'Intérieur, dans les pattes duquel Jacques Chirac jeta l'autre semaine le pathétique Azouz Begag. Et lundi, Villepin, sur une télé qu'on aurait préférée publique, mais sans qu'à ce qu'on sache eût été rétabli l'ordre public ni levé le «préalable». En cette cacophonie ne fait soudain plus consensus que le dogme triomphant selon lequel «démissionner Sarkozy, ce serait donner raison aux casseurs». Ainsi, dimanche, ce propos frileux en forme d'échappatoire était-il en passe de devenir l'embryon d'un programme d'union nationale. C'est que l'incendie que le ministre de l'Intérieur attisa a trop bien pris, désormais, pour que nul ne songe encore à lui récla