Le débat sur la politique monétaire en Europe refait surface et il est à parier qu'il va s'intensifier. La rhétorique anti-inflationniste de la Banque centrale européenne (BCE) devient plus bruyante et laisse présager un resserrement de la politique monétaire dans un futur proche, peut-être même dès le mois prochain. La semaine dernière, les ministres des Finances de l'Eurogroupe, lors de leur réunion mensuelle, ont mis en garde la BCE contre un tel resserrement, qui prendra la forme d'une augmentation des taux d'intérêt. Débat à répétition entre des ministres des Finances considérant que la croissance et la baisse du chômage dans la zone euro ne peuvent se faire sans une politique monétaire accommodante et une banque centrale qui renvoie à la nécessité de politiques structurelles assouplissant le marché du travail et de politiques budgétaires restrictives. Ce débat a quelque chose de déprimant sur la forme, puisqu'il montre la difficulté de discuter de manière constructive dans la zone euro, autrement que par communiqués de presse. Sur le fond, l'argument de la BCE est le suivant : il faut empêcher que l'augmentation des prix du pétrole ne se propage comme un virus aux salaires et autres prix, augmentations qui se renforceraient l'une l'autre. Pour cela, la BCE doit être prête à tuer dans l'oeuf toute velléité inflationniste, peut-être même avant que des signes tangibles d'une telle contagion n'apparaissent. Selon ce raisonnement, si le message anti-inflationniste est suffi
La BCE et l'étau des taux
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par Philippe MARTIN
publié le 14 novembre 2005 à 4h33
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