Des esprits, souvent étroits, assimilent le fait de tenter de comprendre et d'expliquer à celui d'absoudre. L'intensité des violences urbaines qui marquent l'actualité de notre pays suscite stupeur, colère, indignation. Elle invite également à une multitude de tentatives de compréhension et d'explication. Contribuer à déchiffrer, démêler les origines et la nature d'un tel événement n'est en rien assimilable à un pardon. C'est tout simplement une volonté de tenter d'y voir clair.
Il n'échappe à personne que ce sont des jeunes qui sont à l'origine de ces événements. Des jeunes qui, comme tous les jeunes, sont animés par des processus psychologiques liés à cette tranche d'âge. Des jeunes qui, à l'inverse des autres jeunes, se déploient dans un environnement social particulier. Comment alors lire ces incidents au travers de cette conjonction entre un semblable et un singulier ?
Cette période de développement est traversée par de nombreuses tensions qui convergent toutes vers un seul objectif, la construction de son identité sociale. Les mécanismes mis en place sont ceux de la recherche et de l'élaboration de ses propres limites en rapport avec notre système commun de contraintes. La définition de ces frontières rend compte du développement de conduites qui prennent forme dans le défi, la recherche de l'extrême, la transgression. Ces constructions se fondent dans la diversité des relations entre pairs, dans un bain émotionnel dans lequel l'éprouvé est prévalent. Les conditions et q