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Libération
Critique

Fiterman, grandeur et décadence communiste

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publié le 28 novembre 2005 à 4h41

C'est l'histoire d'une ascension fulgurante et d'une chute foudroyante. De ses doutes et erreurs, Charles Fiterman tente de ne rien celer. Il raconte d'abord la vie d'un petit garçon né à Saint-Etienne en 1933, année de l'accession d'Hitler au pouvoir, de parents juifs venus de Pologne, contraints de se cacher durant l'Occupation. Au sortir de la guerre, il gravit un à un les échelons de la hiérarchie communiste. Après avoir fait «l'école centrale» du PCF. Un jour de 1965, Gaston Plissonnier, homme clé de l'appareil, le convoque : «Waldeck (Rochet) a besoin d'un secrétaire (...) Nous avons pensé à toi.» Ce «nous» reste un mystère, et la marque de fabrique d'un parti stalinisé. Quand le secrétaire général s'efface, pour raisons de santé, Fiterman va jouer le même rôle auprès de Georges Marchais au début des années 70. Un Marchais «choisi» lui aussi dans des conditions énigmatiques. Grâce aux Soviétiques ? Fiterman n'a «jamais rien constaté» de leurs «ordres» ou «conseils». La raison est plus simple, estime-t-il : Marchais a le profil et, comme le PCF, s'inscrit dans «une proximité idéologique, une convergence d'analyse» avec Moscou.

Parmi les faits d'armes de Fiterman, les négociations sur l'actualisation du Programme commun. A l'en croire, le parti voulait sincèrement aboutir en cette année 1977. «Mon mandat à cet égard était tout à fait clair. Il comportait toutefois un objectif sous-jacent» : parvenir à un accord mais «maintenir en fin de négociation un ou deux points de di