Mais d'abord, cette précision : lors de son émission Répliques, sur France Culture, Alain Finkielkraut a bien évoqué samedi la «polémique» suscitée par ses propos à Haaretz. Au temps pour moi : je l'attendais au début, ce fut tout au terme du truc, pour renvoyer son monde à des explications qu'il donnerait «dans les tout prochains jours, MM. les bourreaux» (1). Le ton était prometteur, et la suite, hier, dans Culture matin, valut mille ; non pas tant par la qualité du débat, bricolé dans un état d'urgence intellectuelle, que pour la bravoure éclatante dont firent montre à son endroit les collègues du grand philosophe. C'est que des auditeurs eurent le front, paraît-il, de demander que Finkielkraut soit «viré» (sic) de ces ondes, et un terme mis à son hebdomadaire bavardage. Ces insolents n'ont rien compris au beau principe de tolérance qui régit le service public audiovisuel. Par bonheur, Alexandre Adler ne leur envoya pas dire : alors que j'imaginai ce bon vieil Alex reconstituant dans une petite sieste et au fond du studio sa force de travail raisonneuse, il bondit tel un tigre au micro (ce gros chat ne dormait que d'un oeil...) pour y prévenir que si Alain devait être éteint, il ne remettrait «plus jamais les pieds dans cette maison». Ah, mais ! Tout ému par la vigoureuse sortie du diplomatique chroniqueur, je tombai à genoux et priai pour que lui-même... C'est qu'ils sont si rares, les lieux où puisse s'exprimer la libre parole des Finkielkraut et des Adler. N'écoutant q
Martyre des intellectuels
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par Pierre Marcelle
publié le 29 novembre 2005 à 4h43
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