L'accusation de révisionnisme fait de plus en plus recette. Que ce soit à propos du génocide des Tutsis rwandais, des «aspects positifs» de la colonisation française, du génocide des Arméniens vu d'Ankara, de la mainmise chinoise sur le Tibet, des crimes japonais commis en Mandchourie et en Corée, le reproche de révisionnisme se fait entendre. Parfois pour de bonnes raisons, souvent pour de mauvaises mais plus souvent encore au détriment de l'Histoire.
On ne s'attendait pas, cependant, à compter George W. Bush parmi les pratiquants du lancer de révisionnisme. Voilà pourtant chose faite depuis le 11 novembre dernier. Dans un discours prononcé à l'occasion de l'anniversaire de l'armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, le président des Etats-Unis a notamment déclaré : «Les enjeux dans la guerre globale contre le terrorisme sont trop élevés et les intérêts nationaux trop importants pour que des responsables politiques portent de fausses accusations. Alors qu'il est tout à fait légitime de critiquer mes décisions ou la conduite de la guerre, il est totalement irresponsable de réécrire l'histoire du déclenchement de cette guerre [...]. Certains démocrates et critiques de la guerre affirment maintenant que nous avons manipulé nos sources de renseignement et trompé le peuple américain sur le pourquoi de cette guerre [...]. Ces attaques infondées constituent un mauvais signal tant à nos soldats qu'à un ennemi qui est en train de tester la volonté américaine.»
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