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Libération

Chine: l'argent sans odeur

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publié le 8 décembre 2005 à 4h52

Tapis rouge par-ci, tapis rouge par-là et contrats mirobolants partout. Les quelques jours qu'aura duré la visite en France du Premier ministre chinois, Wen Jiabao, ont retenti de beaucoup de «cocoricos» : vente de 150 Airbus A320 (mieux que Boeing), accord avec Eurocopter pour la production conjointe d'un engin de six tonnes (en théorie à usage civil), adaptation d'une ligne ferroviaire importante à la grande vitesse. Seul regret, formulé mezzo voce, par les responsables français : Areva, toujours en concurrence avec l'américain Westinghouse pour la fourniture de quatre centrales nucléaires à usage civil (sur un total d'une vingtaine dont la construction a été programmée par Pékin), va rester encore quelque temps sur les charbons ardents. Il n'empêche que ce qui est signé est signé, soit une addition qui se monte pour la Chine aux alentours des neuf milliards d'euros. Pourquoi faudrait-il donc bouder son plaisir à de telles annonces ?

A deux conditions au moins. Premièrement, en ignorant les contre-parties technologiques de ces contrats, encore floues pour le commun des mortels mais sans doute beaucoup plus claires pour les signataires. Deuxièmement, en fermant résolument les yeux sur les contreparties politique et diplomatique de ces ventes, jamais évoquées en haut lieu. Le principe de transferts de technologie liés à ce genre de contrats ne peut guère être contesté : pourquoi le pays acheteur se considérerait-il, ad vitam æternam, comme incapable d'intégrer des progrès tec