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Libération
TRIBUNE

Taiwan, l'indépendance coulée

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publié le 9 décembre 2005 à 4h53

La victoire éclatante du Guomindang, parti historique de Chang Kai-chek, aux élections régionales à Taiwan, un an après le succès aux législatives, isole considérablement le Parti démocratique au pouvoir et le président Chen Shui-bian, partisan de la déclaration d'indépendance de l'île. Le grand vainqueur du scrutin, Ma Ying-jio, maire de Taipei, s'impose désormais comme le véritable chef de l'opposition, et se positionne comme le candidat le plus sérieux à la prochaine élection présidentielle, en 2008.

Tout comme Lien Chan, son prédécesseur à la tête de la plus grande force politique du pays, qui avait marqué les esprits en mai dernier en étant reçu en grande pompe à Pékin, il est favorable au dialogue avec la Chine et réfute toute velléité indépendantiste, dont les conséquences sécuritaires pourraient s'avérer désastreuses. Devant le risque de voir l'île autoproclamer son indépendance avant le rendez-vous des Jeux olympiques, Pékin a en effet renforcé son dispositif de riposte en adoptant une loi antisécession le 14 mars 2005, qui lui autorise l'usage de la force au cas où Taiwan se risquerait à briser le statu quo.

Ce résultat fait donc le bonheur de Pékin, qui considère désormais le Guomindang comme un interlocuteur et non plus un adversaire, et voit s'échapper le risque d'une indépendance qui mettrait la Chine dans l'embarras, et perturberait les efforts en vue d'en faire une puissance respectable. Avec l'isolement politique de Chen Shui-bian et un retour presque inévitab