Menu
Libération

Fermer les ZEP, allumer TFI

Article réservé aux abonnés
publié le 16 décembre 2005 à 4h59

Du cafouilleux «Rebond» que signa hier dans ces pages Nicolas Sarkozy (qui faisait ce jour-là ministre de l'Education), j'ai surtout apprécié, outre son invite aux pédagogues à travailler main dans la main avec «le milieu local» (entendre : les patrons du coin), la brassée de fleurs sur le cadavre de la carte scolaire «qui n'existe plus que pour ceux qui ignorent comment la contourner», et le bouquet offert en cynique hommage aux profs «qui ne peuvent rien contre ce phénomène de ségrégation scolaire». Bien vu, mais qui peut, si pas eux ? L'Etat, est-on en droit de supputer, mais pas celui qui, notamment du côté de Neuilly, récuse dans le logement le principe de mixité sociale dont il fait semblant de pleurnicher la mort à l'école, dans les ghettos qu'il organise. Donc, avant de livrer, à peine pubères, à la section locale du Medef les gamins en difficulté, les «répartir» dans «les établissements environnants», dont on se demande par quel miracle le niveau s'y élèverait. En déportant les riches chez les pauvres ? Pas très libéral, ça... Le coup de la classe d'excellence à Henri-IV et des quotas de Sciences-Po, oui, bien sûr, mais au risque de promouvoir cent cas par an pour pérenniser cent mille échecs... L'autre hypothèse, que Sarkozy n'ose (encore) avancer, serait de tirer un trait définitif sur ces vieilles lunes que furent naguère «les humanités», dont l'enseignement coûte cher au contribuable et ne rapporte guère aux PME ; n'y donner accès, dans les classes poubelles, qu