Enfin un tailleur clair parmi les costumes sombres : l'Allemagne a Angela Merkel, le parti socialiste français bénéficie de la précandidature de Ségolène Royal. La compagne de François Hollande accumule les atouts. Elle est populaire, très populaire, d'autant plus populaire qu'elle sait se faire rare. Du coup, elle caracole en tête des sondages de Noël qui se confirment l'un l'autre en créant l'illusion d'un mouvement. Elle figurait déjà dans le quintette des socialistes les plus appréciés des Français (avec Bernard Kouchner, Jack Lang, Bertrand Delanoë et Lionel Jospin), elle entre désormais dans le cercle encore plus restreint de ceux pour qui les électeurs du PS auraient envie de voter. Elle distance même actuellement de loin tous les autres, à l'exception de Lionel Jospin.
L'avantage d'une femme intelligente et jolie, très volontaire, très ambitieuse, ayant su se tenir à l'écart des querelles d'appareil et des bisbilles de courants, est qu'elle incarne une présomption de changement. Ségolène Royal a du métier et de l'instinct : la présidente de Poitou-Charentes, la députée des Deux-Sèvres sillonne sa région et son département. Elle a de l'autorité, prend à merveille la lumière des projecteurs, ne doute de rien et pas d'elle-même. Elle s'exprime exclusivement sur les questions les plus concrètes, les plus sensibles, les plus proches de la vie quotidienne. Elle se fait photographier ou filmer dans des décors affectifs ou familiaux, toujours consensuels.Elle passe pour moder