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TRIBUNE

L'OMC renforcée à Hongkong

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Un sommet marqué par l'investissement politique du Sud et l'éclatement de l'altermondialisme.
publié le 26 décembre 2005 à 5h08
(mis à jour le 26 décembre 2005 à 5h08)

A bien des égards, le sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Hongkong peut paraître comme particulièrement frustrant : beaucoup d'énergie pour peu de résultats. De ce constat, il est alors tentant de glisser vers une interprétation plus large : l'OMC est en crise, la libéralisation des échanges est en panne. En poussant le raisonnement plus loin, on serait amené à en conclure que le libéralisme est décidément en perte de vitesse. La réalité est fort différente et les conclusions de Hongkong bien plus contrastées.

En premier lieu, l'OMC, en tant qu'institution, sort renforcée par Hongkong. Et cela pour une raison simple : aucun Etat ne songerait une seconde à se dégager de l'institution et aucun Etat n'a cherché à ce jour la stratégie de l'échec. Pour une institution où les décisions se prennent par consensus et où, par conséquent, le droit de blocage est potentiellement considérable, c'est un acquis politique non négligeable. Ceci d'autant plus qu'en dix ans la géopolitique de l'OMC s'est profondément modifiée et notamment depuis le sommet de Cancún, en 1993.

Avec l'arrivée de la Chine, la création du G-20 et la mise en place d'un groupe de pays africains producteurs de coton, l'OMC ne peut plus être considérée comme une organisation dominée par les pays riches. Naturellement, les inégalités de puissance sont considérables. Mais dans un monde réel l'important ne réside pas dans la mesure absolue des inégalités, mais dans celle des inégalités relatives. Autrement