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TRIBUNE

Outreau, la télévision en mission

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par Richard MICHEL
publié le 15 février 2006 à 20h21

Certains s'interrogent encore sur la légitimité de la Commission d'enquête parlementaire chargée de faire l'autopsie de l'affaire judiciaire d'Outreau. Ils considèrent que celle-ci s'est transformée en «tribunal populaire», en raison même de la retransmission télévisée de ses travaux.

Les députés auraient fait «monter sur l'échafaud» le juge Fabrice Burgaud. Je ne partage pas cette approche. Si j'ai, dès le 10 décembre 2005, fait savoir à MM. André Vallini et Philippe Houillon, respectivement président et rapporteur de cette commission d'enquête, que j'étais prêt à bouleverser la grille de programmes de LCP-Assemblée nationale pour assurer la retransmission télévisée des travaux de la commission d'enquête (1), c'est tout simplement parce que j'ai immédiatement mesuré que cette affaire judiciaire allait devenir une affaire politique d'envergure.

En effet, comment pouvait-il en être autrement quand les plus hautes autorités de l'Etat ont présenté des excuses publiques aux treize acquittés de cette tragédie humaine.

Si l'Assemblée nationale, après les excuses publiques du président de la République, du Premier ministre et du garde des Sceaux, n'avait pas décidé la mise en place d'une telle commission d'enquête, elle n'aurait pas répondu à sa mission.

Par ailleurs, si le huis clos avait pesé sur les investigations de cette commission d'enquête, nombre de commentateurs auraient facilement reproché aux députés, toutes tendances confondues, de «magouiller» dans leur coin. Or, la transp