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Libération

Au sous-sol du BHL

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publié le 24 février 2006 à 20h26

Son atterrissage ­ façon A 380 ­ étant promis le 7 mars aux tables des libraires et ses «bonnes feuilles» aux prochains kiosques hebdomadaires, d’évoquer l’énième opus de Bernard-Henri Lévy ­ sorte de démocratique road movie avec chauffeur, Coast to Coast de Tocqueville à sa réincarnation débraillée en enchanteur pourrissant de l’Amérique ­, il ne sera bientôt plus temps. Dans le vertigineux vacarme des laudes stipendiées, les valets médiatiques mangeront tout l’espace. Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille... En signant Une imposture française (Les Arènes éd.), Nicolas Beau, du Canard enchaîné, et Olivier Toscer, du Nouvel Observateur, recensent les réseaux prostitués au minuscule philosophe et à charge de renvoi d’ascenseur. De leur trépignante indignation, petits poings et petites plumes, l’écho pourtant s’annonce discret. Est-ce parce que, dans d’autres essais de démystification du «BHLisme», Philippe Cohen, de Marianne, ou Jade Lindgaard, des Inrockuptibles, avaient déjà l’an passé tout exposé ? Ou parce que Balzac avant eux avait tout démasqué, de ces misères de courtisans ? A moins que Beau et Toscer n’aient pas entendu cette leçon que leur objet lui-même leur enseigna et qui les frappa assez, cependant, pour qu’ils l’inscrivent en épigraphe de leur ouvrage : «Essayer d’être plus malin que les malins, plus voyou que les voyous. Je suis absolument pour cette façon de pratiquer le métier»... Qu’ont-ils alors déféré à ses invitations-convocations ? Que n’ont-ils