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Libération
TRIBUNE

«Feujs» et «Beurs» d'un même coeur

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publié le 7 mars 2006 à 20h33

Ce livre vient à son heure. Quand la société française, entre tocsin et hallali, ne sait plus où elle en est. Quand ses membres se déchirent et, à l'occasion, se trucident ou, pour le moins, s'insultent. Quand, surtout, le «communautarisme» fait des ravages et laisse la France affolée devant ces surgeons de ses anciennes colonies. Quand, enfin, Juifs et Arabes ou, mieux, «Feujs» et «Beurs» se font désormais face, prêts à en découdre ou, au mieux, résignés à se tourner le dos, il fallait cette voix-là.

Victor Malka, journaliste et écrivain, producteur à France Culture de la Maison d'étude dominicale, a plus d'un titre à cela. Hébraïsant et arabisant, c'est un homme de culture, à mille lieues des sociologues, des orientalistes et autres analystes politiques qui sévissent à longueur de colonnes et d'ondes. Né et éduqué au Maroc, il s'adresse à ses ex-compatriotes et, au-delà d'eux, aux musulmans d'aujourd'hui, pour leur rappeler «le souvenir d'un peuple doux, gentil, plutôt pacifique, totalement doué pour la joie, le bonheur et pour l'amitié», celui du Maroc d'hier. Pourquoi la majorité des Juifs a quitté, «la trouille et le regret au ventre», les pays arabes. Et, «à l'ombre de la même République, tandis que vos frères et les nôtres ne cessent de s'entre-tuer cruellement au Proche-Orient», l'auteur veut énoncer «les risques que vous et nous courons si nous continuons, de manière suicidaire, à vivre dans une ambiance de méfiance et à entretenir méchamment nos vieilles querelles e