Dans la phase actuelle, celle du premier acte de la tragi-comédie présidentielle, la candidature réelle de Nicolas Sarkozy s'impose de plus en plus à la droite parlementaire, cependant que la candidature virtuelle de Ségolène Royal triomphe à gauche de sondage en sondage. Le président de l'UMP a éclipsé définitivement Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et Michèle Alliot-Marie. Il distance de plus en plus Dominique de Villepin. A droite, le ministre de l'Intérieur a pratiquement gagné la première manche. A gauche, la situation apparaît beaucoup plus obscure. Ségolène Royal bénéficie d'une popularité spectaculaire chez les Français, mais personne ne peut savoir aujourd'hui ce qu'elle représente exactement chez les militants du PS qui détiennent les clefs de la désignation. Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang, Lionel Jospin et François Hollande y comptent de nombreux partisans, parfois bien organisés, parfois friables. De ce côté-là, le rapport des forces apparaît de toute évidence beaucoup moins fixé. Reste que la présidente de la région Poitou-Charentes joue sa carte avec intelligence, audace et appétit. Elle a parfaitement compris que si elle ne réussit pas une échappée irrésistible dès maintenant, le temps et les modalités de la campagne risquent de la dévorer progressivement.
Les deux co-stars actuelles de la campagne ont pratiquement le même âge 53 ans pour elle, 51 pour lui , la même ambition, la même notoriété, le même individualisme. Elles sont toutes le