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Libération

Du côté des hommes-troncs

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publié le 10 mars 2006 à 20h35

Le 20 heures, ce ne sont pas seulement des informations. C'est un homme ou une femme, qui vient vous raconter des histoires, et vous montrer des images. C'est en sa compagnie qu'on passe une grande demi-heure. C'est lui, ou elle, qui nous guide. Il, ou elle, nous indique discrètement de quels événements il convient de nous réjouir. Quels comportements nous devons juger scandaleux. Où est la modernité radieuse. Où sont les archaïsmes. Le présentateur n'est pas seulement un journaliste. C'est bien davantage. Un éclaireur, un directeur de conscience, un bruit de fond, un ronronnement, jamais de cris. Tout en lui (en elle) est signe. Son âge. Son sexe. Sa cravate ou son absence de cravate. Son collier. Son maintien. Sa fatigue. Son dynamisme. Ses sourires. Ses moues. Sans doute exerce-t-il davantage d'influence dans le champ vestimentaire, capillaire ou cosmétique, que dans le champ politique. Mais cette influence est considérable.

Le personnage public du présentateur est composé de tous les signes que l'on peut observer à l'antenne. Mais aussi de tout ce qui transparaît hors antenne, dans le buzz qui entoure les vedettes de télévision.

Ainsi, le buzz qui entoure la prochaine éventuelle présentation par Harry Roselmack (si Canal + veut bien renoncer à l'exclusivité d'image qu'elle semble détenir) du 20 heures de TF1, risque de le poursuivre longtemps. Branle-bas de combat et roulement de tambours, TF1 embauche un journaliste issu d'une «minorité visible». Premier réflexe : comment