Un régal de bout en bout, ce Grand Charles de France 2. Tout a déjà été dit sur la performance d'acteur de Bernard Farcy, et l'extraordinaire travail du réalisateur Bernard Stora. Quel personnage ! Cynique, ingrat, caractériel, roublard : ainsi fut dépeint le de Gaulle de la traversée du désert, dont Farcy et Stora réussissent à faire un personnage humain et surhumain à la fois. Pour ne rien dire des seconds rôles, brossés parfois en quelques répliques seulement. Reynaud, Roosevelt, Churchill, Pflimlin, l'agitateur algérois Delbecque, et Chaban-Delmas ressuscité par un génial Julien Boisselier : de l'effondrement de 40 au 13 mai 1958, preuve est faite que l'on peut raconter l'Histoire, la grande et la petite, à la télévision française. A une seule condition tout de même : laisser passer le délai de décence. Il n'y aura fallu, au fond, qu'un demi-siècle. Et encore, sans doute a-t-on tremblé en coulisse de la réaction de l'amiral octogénaire Philippe de Gaulle. Au même moment, les téléspectateurs britanniques se repaissent des vilenies de Tony Blair, transposées en téléfilms à cadence accélérée, presque en temps réel.
Il faudra donc attendre les années 2050, pour voir (peut-être) un téléfilm sur les amours d'une présentatrice de la télévision publique et d'un ministre en exercice, sur fond de manifs et de banderoles. Jetons-en les bases. Abordons le cas Béatrice Schönberg. Depuis des années, certains considèrent scandaleux que l'épouse d'un ministre en exercice présente un jour