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Libération

L'immigration, une opportunité

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publié le 10 avril 2006 à 20h53

Hormis quelques banderoles isolées dans les cortèges, l'agitation sur le CPE a fait passer au second plan le débat sur la nouvelle loi sur l'immigration, présentée au parlement le 29 mars. La loi marque pourtant une inflexion importante du contrôle des flux migratoires, tant sur les volumes que sur la composition. Une discussion parallèle a lieu aux Etats-Unis, où une loi votée par la Chambre des députés propose de considérer l'immigration clandestine comme un crime, et de renforcer massivement la sécurité à la frontière avec le Mexique. Au Sénat, une proposition de compromis entre démocrates et républicains, qui proposait l'adoption de la loi, mais aussi la régularisation de 7 millions de clandestins entrés dans le pays depuis au moins cinq ans vient d'échouer. Malgré son échec, ce compromis illustre bien la position ambiguë des Etats-Unis face à leurs immigrants. D'une main, ils tentent d'encadrer et de limiter l'immigration, pratiquant depuis longtemps une politique d'immigration choisie, sur la base des compétences et de la nationalité, et tentant de contrôler les flux d'immigrants venus du Mexique. De l'autre, ils absorbent ces immigrés, légaux ou non, sur le marché du travail, puis, au bout du compte finissent par régulariser leur situation.

Cette attitude ambivalente s'explique par les salaires très faibles pour lesquels les immigrés sont prêts à travailler. Ces salaires les rendent attirants pour les employeurs, qui continuent à les employer malgré les pénalités qu'il