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Libération

Confiture de ouiiiiistes

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publié le 30 mai 2006 à 21h23

Un an après, jour pour jour et doxa pour doxa, rien n'a donc changé, et un opprobre discrètement têtu continue de planer sur les près de 55 % d'électeurs français qui, en conscience et par référendum, dirent non au projet giscardien de Traité constitutionnel européen. On en veut pour preuve que la fortune rémanente du terme de «noniste» dont la média-langue éditoriale affuble encore ce peuple-là, ainsi réduit à sa qualité induite de «protestataire» qui, va- t-il sans dire, renifle de puissants remugles de «populisme» et de cette «xénophobie» qui va avec. Comme si ledit peuple était responsable des silences de l'Union européenne ­ qui, à ce qu'on sache, n'a pas été dissoute ­ lorsque Varsovie, par exemple, met dans son gouvernement, en place de plombiers occupés par chez nous à suer leur plus-value, des sabres nazillant et des goupillons antisémites. Et c'est comme si, sans être le moins du monde «aux affaires», ledit peuple était comptable de ce «plan B» et d'un devenir d'Europe dont nul thuriféraire du oui au TCE ne semble autrement se préoccuper. Ils boudent, écrivions-nous voilà un an. A l'évidence, ils n'ont pas fini de bouder, et avec une amertume qui peut parfois laisser pantois. Ainsi la semaine dernière à la lecture, dans le Nouvel Observateur, de ce titre : «La déconfiture des nonistes.» Il est formidable, ce titre, d'amertume hargneuse et d'humeur vengeresse, suintant comme d'une plaie qu'il faudrait ne jamais laisser cicatriser, de peur que sa guérison ravive un d