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Libération

Je hais les acteurs

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publié le 31 mai 2006 à 21h24

Au soir et dans la nuit de dimanche (avant qu'à son mitan, le carrosse redevienne citrouille), un peu partout, le bruit et les lumières pailletées de la nuit azuro-cannoise, ses plans d'un académisme de gendarmerie et ses mots de tréteaux mieux décolletés que les robes impétrantes. Au premier jour, déjà, l'oecuménique Vincent Cassel récitant ­ dieux du plan séquence et du Technicolor, qu'il était mauvais ! ­ son compliment universaliste... Sous les ultimes sunlights, peu après la démultiplication évangélique du Grand Prix d'interprétation féminine et à l'instant du remake (pour la troupe des mâles interprètes d'Indigènes), me revint le titre de ce polar américain que signa Ben Hecht, Je hais les acteurs. Et c'était exactement cela : j'ai haï les acteurs autant que toute la «famille» décomposée du cinéma. Et ces acteurs-là, surtout, paradoxalement épanouis à l'instant même que leurs performances d'acteurs se diluaient dans la correction cinématographique d'un palmarès surtout soucieux d'éducation civique. Dans cette chouette bande de chouettes copains, était-il concevable qu'un autre que Jamel «du RMI à l'ISF» Debbouze, en histrion aussi prévisible, désormais, que Fabrice Lucchini, et bondissant tel Roberto «cabri» Benigni, dévorât l'espace et le micro pour dire merci merci merci merci ? C'était gentil, même si empreint d'une candeur simplette suscitant parfois jusqu'à une horripilation ; mais si tout le monde est content, hein... Standing ovation. Quand la troupe a repris en