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Libération
TRIBUNE

Un nouvel élan pour l'Europe

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publié le 31 mai 2006 à 21h24

Les chefs européens vont-ils avoir le courage de dire ce que chaque citoyen pense ? La Constitution européenne, rejetée par la France il y a un an, est bel et bien morte. L'Europe se ridiculise à en veiller le cadavre. Rien ne le ramènera à la vie. Et pourtant, personne ne se risque à dire la vérité. En 1954, quand la Communauté européenne de défense fut mise à mort, elle aussi par les Français, mais dans le cadre d'un vote parlementaire et non d'un référendum, nul ne s'attarda autour du cadavre. L'Europe avait alors des dirigeants qui savaient aller de l'avant. Après l'échec de 1954, l'Europe de la défense progressa néanmoins, notamment avec l'incorporation de la RFA dans l'Otan qui se fit au grand dam des nationalistes de droite comme de gauche. Dans le même temps, Monnet, Schuman et les autres organisaient la conférence de Messine qui devait conduire au traité de Rome en 1957.

Aujourd'hui, un an après le non de la France, le rêve que ce non se transforme en oui et que les Néerlandais, prenant brutalement conscience des charmes de Bruxelles, votent ja subsiste encore. Pourquoi cette réticence à énoncer clairement ce que chaque citoyen européen sait au fond de lui : la Constitution que M. Giscard a offerte aux peuples d'Europe, il y a deux ans, ne peut être réanimée.

La cérémonie de signature fut le dernier grand spectacle organisé par l'ancien Premier ministre italien, Silvio Berlusconi. Mais les Européens ne veulent plus des jeux du cirque. Ils réclament du pain : une nouve