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Libération
TRIBUNE

Le renouveau par l'école

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publié le 8 juin 2006 à 21h43

Les déclarations de Ségolène Royal sur la sécurité, la délinquance et l'utilisation de l'armée pour traiter les jeunes en situation de rupture ont créé un certain émoi dans la classe politique et suscité l'adhésion de la majorité des Français. Voilà qui est plutôt bon signe. Dans un débat idéologique où chacun se caricature souvent lui-même, il est toujours intéressant de faire bouger les lignes : cela alimente la réflexion sur les questions de fond et permet de sortir des scénarios écrits à l'avance... Certes, c'est, pour la candidate à la candidature, un beau coup politique, mais je la crois sincère, soucieuse de lutter contre une insécurité qui frappe, d'abord, les plus fragiles, et profondément convaincue que ses propositions contribueront à réintégrer une partie des jeunes aujourd'hui abandonnés. Par ailleurs, même si je résiste aux images d'Epinal sur le caractère formateur de la discipline virile, je n'ai rien d'un antimilitariste primaire. Je crois que Valmy fut un acte fondateur pour la nation ; je sais que l'armée a eu un rôle important d'intégration sociale. Et je condamne la suppression par Jacques Chirac, sans aucune alternative, du service militaire obligatoire : démagogique et irresponsable, cette décision aurait dû, a minima, être accompagnée de la mise en place d'un véritable service civil attractif, d'une relance massive de l'éducation populaire et d'une réflexion sur la place de l'école ­ en particulier du lycée ­ dans la construction du «vivre ensemble».