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Libération
TRIBUNE

Les vaccins en Afrique, otages du G8

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par Esther Duflo et Michael KREMER
publié le 13 juillet 2006 à 21h57

Le sida, la malaria et la tuberculose sont responsables de plus de 5 millions de morts chaque année, surtout dans les pays pauvres. Le développement de vaccins appropriés est sans doute le meilleur espoir pour combattre ces maladies, mais trop peu d'efforts de recherches y sont consacrés. Au sommet du G8 ce week-end, les dirigeants vont se pencher sur la mise en place d'un projet pilote de «promesse de marché», un plan qui pourrait motiver l'industrie à investir les fonds nécessaires au développement de ces vaccins.

L'idée de la promesse de marché est que les pays donateurs s'engagent à aider les pays pauvres à acheter un nombre de doses à un prix déterminé aux compagnies pharmaceutiques qui parviendraient à développer un de ces vaccins. Cette garantie d'un marché pourrait encourager les firmes à engager les efforts de recherches dans ces domaines. La promesse de marché peut être structurée de manière à assurer une diffusion maximale des vaccins une fois développés. Ce mécanisme pourrait sauver un grand nombre de vies si l'industrie pharmaceutique parvenait à des résultats et ne coûterait rien si les vaccins n'étaient pas développés, libérant ainsi ces ressources pour d'autres usages. Ce mécanisme basé sur les résultats, qui a déjà le soutien de l'Italie et du Royaume-Uni, pourrait être le moyen pour les pays du G8 de donner corps à leur désir affiché d'aider les pays en développement.

Et pourtant, il semblerait que la promesse de marché soit prise en otage du débat sur une au