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Tribune

Pour une armée franco-allemande en 2015

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publié le 13 juillet 2006 à 21h57

Parmi les sujets d'entretien avec Jacques Chirac pour son dernier 14 Juillet, l'un serait particulièrement justifié : l'avenir de notre politique de défense. Le Président est en effet le chef des armées ; or, là comme ailleurs, son bilan est contestable, et je souhaite que 2007 se traduise par un vrai changement dans ce domaine.

Depuis cinq ans, on nous répète qu'il a été possible de remettre enfin à niveau notre défense. La réalité est différente. Je constate d'abord un certain déficit du lien avec la Nation et une pratique institutionnelle dépassée. Certes, le dévouement et la motivation de nos soldats sont remarquables ; la professionnalisation des armées était nécessaire. Mais, sans même évoquer le retard pour mettre en place la réserve militaire, la journée d'appel et de préparation à la défense n'a pas permis de nouer un lien armée-Nation suffisant. Ce déficit est accru par l'absence de contrôle du Parlement sur nos engagements militaires, nos grands choix stratégiques et l'action des services de renseignement. Le lien armée-Nation devra être approfondi dans le cadre du service civique que proposent les socialistes. Il sera renforcé par le rôle accru du Parlement dans la détermination de notre politique de défense et par une démocratisation du statut des militaires.

Retard stratégique aussi : la France fait actuellement reposer sa politique de défense sur un livre blanc qui date de plus de dix ans. Depuis se sont produits des événements majeurs : en 1998, le sommet franc