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Libération
TRIBUNE

Sharon, réveille-toi !

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publié le 31 juillet 2006 à 22h07

Ariel Sharon savait que la force qui fait peur à l'adversaire est celle que l'on n'utilise pas. Clausewitz dit avec raison que la force utilisée n'est plus la force mais la violence. Les successeurs de Sharon pouvaient-ils poursuivre la même politique ? «Non, répond Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais, dans le journal iranien Jomhouri-ye Eslami. Ils sont petits. Ils ne riposteront pas.» Hassan Nasrallah s'est trompé : les dirigeants israéliens ne pouvaient pas agir comme Sharon, non parce qu'ils sont «petits», mais parce qu'ils sont différents : c'est pour cela que les Israéliens les ont élus.

Ce n'est pas un hasard si le gouvernement d'Ehud Olmert est, par sa composition, l'un des plus pacifiques depuis la création de l'Etat : pas un seul général en son sein. Est-ce cela que Hassan Nasrallah a pris pour de la faiblesse ? Lorsqu'on lit soigneusement ses déclarations ainsi que les déclarations de Mahmoud Ahmadinejad, président de l'Iran, cela est évident. La réaction israélienne aux enlèvements des soldats les a beaucoup surpris. Ni le chef du Hezbollah ni son patron de Téhéran n'ont compris que, parce qu'ils avaient affaire à des pacifistes, ceux-ci se devaient de réagir vite et avec plus de violence que ne l'aurait peut-être fait Sharon : toute attente de leur part serait apparue comme une faiblesse ou une trahison. Clausewitz encore : «On voità quel point il serait faux de réduire la guerre entre peuples évolués à un simple