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TRIBUNE

Le Liban victime de sa fragilité

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Le pays sera exposé tant que son système politique basé sur le confessionnalisme n’aura pas été réformé.
par May Maalouf MONNEAU
publié le 7 août 2006 à 22h52

Pendant la guerre de 1975-1990, chaque communauté du Liban a tenté d’avoir sa «période de gloire» dans la quête générale du pouvoir : les chrétiens en se rapprochant d’Israël, les sunnites et les druzes en défendant la cause palestinienne. Engagée en politique dans les années 80, c’est la communauté chiite, de concert avec l’Iran, qui mène aujourd’hui la guerre contre Israël. Ainsi, l’une des causes primordiales de l’utilisation du Liban comme plateforme aux conflits qui lui sont extérieurs, reste liée à sa fragilité interne. La crise actuelle montre, une fois de plus, la caducité du confessionnalisme politique libanais. Si, pour des raisons historiques et géopolitiques précises, ce modèle a été instauré au lendemain de l’indépendance du pays en novembre 1943, force est de constater que l’équation politique/confession demande une réforme impérieuse. Le Liban est exposé à un éternel retour à la guerre, tant que ce mode de gestion politique n’a pas fait appel à une révision de fond. Reste à savoir laquelle.

Dans le retrait militaire syrien du Liban, au printemps 2005, les intellectuels libanais avaient voulu voir l'espoir d'une nouvelle réforme politique et sociale de leur pays. Une position que certains ont payée de leur vie. De leur côté, les politiciens libanais, toutes confessions religieuses confondues, décidaient il y a quelques mois de retourner à la table du dialogue afin d'aboutir à une entente nationale, notamment sur les modalités d'application de la fameuse résoluti