Que voit-on sur nos postes de télévision ou dans les news magazines ? Une armée, celle d'Israël, organisée, forte, en habit militaire kaki, qui se bat. Les journalistes de la presse internationale peuvent suivre, je l'ai fait, les combats de ce côté-là du front. Et on voit, de l'autre côté, un peuple qui souffre dans sa chair, des mères hagardes de douleur tenant des enfants morts dans leurs bras, des populations déplacées, et Beyrouth, ce bijou de l'Orient, à peine reconstruit qui fume sous les bombardements de Tsahal. La guerre qui se joue par l'image, devant nous, est bien celle-là, injuste, inacceptable. Un face-à-face odieux où agresseurs et martyrs sont clairement identifiés.
Seulement voilà, un élément manque, et ce chaînon-là, essentiel, fausse l'image à tel point que le vrai devient faux, et que tout ce qui nous semblait jusque-là évident n'est que supercherie. Cet élément manquant, absent des écrans de télévision et des pages de magazines, qui se cache dans l'ombre, c'est le Hezbollah. On voit donc une guerre «sur le terrain» avec une armée face à des civils sans défense. Alors qu'en vérité il s'agit bien d'une armée, mais face à une autre armée : le Hezbollah. On en parle comme d'un tout compact... mais c'est un tout fait de «combattants».
On connaît les liens de cette organisation avec la Syrie et l'Iran qui l'arment sans relâche, et on aperçoit parfois son chef, Hassan Nasrallah, d'apparence paisible en dépit de propos virulents, haineux, antisémites. Mais les mem