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Libération
TRIBUNE

La France, très loin de Kyoto

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publié le 14 août 2006 à 22h56

La canicule fait rage et le gouvernement s'agite. Et, à l'issue du sommet du G8 de Saint-Pétersbourg, le 17 juillet, Jacques Chirac rappelait solennellement l'importance qu'il accorde à la lutte contre le changement climatique, probablement responsable de la multiplication des «vagues de chaleur» que nous subissons. Il s'agissait là pourtant d'une énième manifestation de double langage. Quelques jours auparavant, le gouvernement de Dominique de Villepin avait en effet rendu public un projet d'allocation de quotas d'émissions de dioxyde de carbone aux installations industrielles françaises les plus énergivores pour la période 2008-2012. Le sujet paraît technique mais il mérite qu'on s'y arrête : ces propositions sabotent ouvertement les efforts européens de lutte contre le changement climatique et le gouvernement n'a rien engagé de sérieux pour que la France tienne sa place dans la mise en oeuvre du protocole de Kyoto. Malheureusement, il n'est pas vraiment certain, à ce stade, qu'une majorité de gauche mènerait sur ce terrain une politique radicalement différente.

Quel est l'enjeu ? Dans le cadre du protocole de Kyoto, un système de quotas a été mis en place en 2005 dans l'Union européenne afin d'abaisser les émissions de CO2 de l'industrie. Ces émissions sont responsables en effet du changement climatique avec celles du transport et du secteur résidentiel. On impose aux industriels des quotas maximaux d'émissions mais ils ont le droit d'échanger entre eux lesdits quotas. Il