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Libération
TRIBUNE

L'union contre les stratégies d'éléphants.

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publié le 15 août 2006 à 22h56

«On a perdu Arnaud», déplore Michel Charzat (Libération du 4 août), député et animateur fabiusien de Paris, en se découvrant tardivement favorable aux combats d'Arnaud Montebourg, qu'il s'agisse de la VIe République, du combat contre les prudences social-démocrates, de la lutte contre les dérives du capitalisme financier ou de la République européenne. Peu importe après tout qu'à chaque congrès socialiste, depuis le funeste 21 avril 2002, il ait fallu batailler pour faire avancer ces idées neuves dans un parti qu'un rien de nouveauté effraie. Peu importe que les éplorés d'aujourd'hui ont systématiquement privilégié le confort majoritaire aux risques du renouvellement du logiciel de la gauche. Il faut préférer les conversions tardives aux remords impossibles; et les larmes, fussent-elles de crocodile, aux déchirements violents.

Parce qu'à quelques mois d'élections décisives pour le pays Arnaud Montebourg s'est déclaré prêt à travailler durablement avec Ségolène Royal pour renforcer les chances de victoire de la gauche, voilà son patrimoine idéologique enfin déclaré bien collectif, mais sa démarche vilipendée. Dans un parti qui prétend préparer le retour de la gauche en multipliant en son sein les candidatures à la candidature ­ ce qu'il reproche au même moment à ses partenaires de gauche ­, le conformisme aurait voulu qu'on comptât un candidat de plus. En préférant l'alliance à l'autopromotion, Arnaud Montebourg fait preuve d'originalité et de courage. Sur la bas