Avec le soudain embrasement du Moyen-Orient et la gravissime tentative d'attentats déjoués par les services britanniques, les dernières semaines ont ajouté à la confusion dans laquelle le monde entier s'enfonce toujours plus. Ce qui semble se produire est une sorte de «polarisation inversée» : d'un côté, la galaxie musulmane, renforcée dans sa certitude que le reste de la planète lui veut du mal et l'accuse de tous les maux ; de l'autre, des démocraties occidentales qui paraissent écartelées entre la logique de la force aveugle et le déni pur et simple du danger auquel elles sont confrontées.
Que le Hezbollah, et donc les thèses meurtrières défendues par la direction iranienne, soit sorti vainqueur du dernier affrontement, est aujourd'hui tenu pour évidence parmi la population musulmane. En retour, l'Occident est-il plus conscient des risques induits par l'idéologie qu'il véhicule ? On ne dirait pas. Je ne reviendrai pas sur la manipulation médiatique, l'aveuglement de ceux qui croient défendre les droits de l'homme en fantasmant sur la portée soi-disant «anti-impérialiste» de mouvements animés par le fanatisme religieux. Né et grandi dans un pays musulman, ayant toujours soutenu les droits des Palestiniens et tenté de promouvoir l'entente entre juifs et arabes (1), je me sens autorisé à tenter ici un résumé de ce qui demeure après la bataille :
1. Nombre de commentateurs européens et américains ont fustigé le «mépris des lois internationales» qu'aurait manifesté Israël