Monument vénérable réformé une ou deux fois par siècle, l'impôt sur les successions pourrait bien devenir l'un des éléments du débat présidentiel de 2007. Depuis une vingtaine d'années, face à la crainte d'un vieillissement généralisé des patrimoines, les discussions ont surtout porté sur la taxation des donations, c'est-à-dire les transmissions du vivant des personnes et non au moment du décès. La droite comme la gauche ont ainsi mis en place divers allégements fiscaux ciblés, visant à inciter les parents à transmettre leurs biens avant que leurs enfants ne deviennent eux-mêmes des retraités.
Le débat est actuellement sur le point de prendre une tournure fort différente et nettement plus radicale. Après l'avoir abaissé massivement lors de son passage à Bercy en 2004, Nicolas Sarkozy plaide dorénavant pour une suppression totale de l'impôt sur les successions. Dernier épisode en date : la nouvelle proposition de forte baisse formulée il y a deux semaines par le ministère du Budget, soutenue par l'UMP, mais semble-t-il repoussée par Matignon.
L'orientation radicale prônée par le président de l'UMP fait en effet grincer des dents jusque dans la majorité, tant elle tourne le dos aux évolutions antérieures. Alain Lambert, ancien ministre UMP du Budget, a par exemple noté que, sans le levier fourni par les droits de succession, l'Etat ne disposerait même plus d'outil pour inciter à la transmission anticipée du patrimoine, ajoutant que «l'idée que le patrimoine français soit déte