Souvent abordée, rarement traitée sur le fond, voici que surgit en pleine rentrée scolaire (et politique) la question de la carte scolaire. Se voulant l'un et l'autre sur le terrain du pragmatisme, bousculant leur propre camp, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ne se sont pas privés de rentrer frontalement dans le sujet ces derniers jours. L'un voulant une suppression pure et simple de la carte, l'autre préconisant son aménagement ou son assouplissement.
En ce sens, le débat est salvateur, tant la question de la carte scolaire est tout aussi primordiale que teintée, dans son traitement politique, de la plus grande mauvaise foi au nom du dogme et de l'égalité républicaine, battue en brèche par l'inégalité sociale.
A sa création, en 1963, lors de l'instauration des collèges d'enseignement supérieur (CES), la carte scolaire partait d'un bon sentiment. Il s'agissait de rapprocher les élèves de leur domicile et de lutter contre un enseignement à deux vitesses, avec d'un côté les bahuts pour riches, et de l'autre ceux pour pauvres, et, en conséquence, créer les conditions d'une véritable mixité sociale. Mais cela, c'était en 1963 !
Aujourd'hui, force est de constater que la réalité est inverse. Avec l'échec de la mixité sociale, pour laquelle aucune politique volontariste n'a été engagée, la carte scolaire est devenue l'une des plus grandes hypocrisies de notre système éducatif. En effet, comme le dénonce Ni putes ni soumises depuis 2003, elle est un facteur de relégation lorsque l'on