Peut-on parler de retour à la paix au Liban ? De toute évidence, il s'agit seulement d'une trêve, une précaire «paix armée».Des forces israéliennes sont toujours présentes sur le territoire libanais. Israël impose au Liban un blocus qui compromet la reprise de son économie. Le soutien que les militants du Hezbollah ont trouvé auprès des chiites libanais ne semble pas s'être affaibli. Les deux soldats israéliens enlevés au début du conflit ne sont toujours pas libérés. Il n'existe pas encore, à la frontière syro-libanaise, de dispositif de surveillance garantissant qu'elle n'est pas franchie par des convois d'armements à destination du Hezbollah.
Dans un tel contexte, un incident peut à tout moment rallumer la guerre.
Un espoir existe cependant, celui de voir la nouvelle force internationale appuyer et consolider le retour à une situation plus stable. La France a indéniablement contribué à cet espoir en annonçant sa disponibilité à s'engager, alors que les Etats-Unis, paralysés par la guerre d'Irak et discrédités aux yeux des Arabes, ne le pouvaient pas. Outre ses relations traditionnelles de confiance avec le monde arabe, la France pouvait faire valoir ses liens historiques d'amitié avec le Liban et sa défense intransigeante de la sécurité d'Israël.
Mais pourquoi cette valse-hésitation, une fois la résolution 1 701 votée ? Pourquoi poser des conditions après s'être engagé ? N'aurait-il pas mieux valu négocier clairement, en amont, le mandat de la force et ses conditions de dépl