Mardi soir, donc, lors du bureau national du PS, ce «pragmatique et sans tabous» partisan de Ségolène Royal, après que celle-ci eut abattu sa carte scolaire (voir Libération d'hier) : «Le problème est de regarder la réalité. Il y aura d'autres sujets interdits sur lesquels elle s'exprimera.» Il nous avait pourtant semblé qu'elle avait déjà un petit peu commencé, mais ne crachons pas dans la soupe. Un programme s'y mijote à feu doux, auquel la formule «regarder la réalité» pourra tenir lieu d'épigraphe. Ainsi derrière le rideau de fumée d'annonces à finalité soporifique (saupoudrage d'allocations logement pour étudiants SDF) ou idéologique (retour obligé, pour l'apprentissage de la lecture, à la méthode dite «syllabique») verrait-on que toute la «réalité» de l'enseignement public pousse à sa privatisation. De là à s'entendre invité à considérer que ce qui serait bon pour l'enseignement le serait pour tous domaines de l'activité sociale, sans aucune exception... Au feu de la «réalité» pragmatique, inéluctable, et, osons le mot, nécessaire, la santé, la culture et tout le reste s'y brûleront tout aussi bien. Il suffira d'oser les regarder sans tabous ni interdits. S'il nous reste un peu de temps, peut-être pourrons-nous de même regarder l'état du Parti socialiste, et nous demander quelle fatale cuisine y perpétue la coexistence des partisans des «interdits» et de la «réalité». L'affaire de la carte scolaire pose à point la qu
PS : il faut qu'il implose
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publié le 7 septembre 2006 à 23h12
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