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Libération

Les yeux gris

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publié le 15 septembre 2006 à 23h17

Avec mon chat, qui les a verts, on se disait hier que les yeux gris, ça va avec tout. Pas «ça allait», comme je prétendais qu'on le formulât afin que fût respectée la concordance des temps, mais «ça va», parce que «ça va toujours», objecta-t-il. Avec mon chat, qui ne transige pas avec la syntaxe, la grammaire et toutes ces sortes de choses un peu vieillottes, on parle beaucoup, de tout et de n'importe quoi. Comme c'était jour de foot, et que, dans une «ligue des champions», le champion national venait de terrasser son homologue ibère, on parlait foot. «Le foot, ça va avec tout», a redit le chat, soudain songeur ; «on croit qu'on bavarde performance et physiologie, mais c'est comme dans l'amour, le corps n'est que prétexte...». J'étais surpris. Interloqué, non, mais surpris. «Tu fais philo, toi, maintenant ?» Mais c'était malentendu, parce qu'il voulait juste parler de Zidane, la suite, la suite du feuilleton ; comme tout le monde, quoi... Il ne savait pas, alors, je lui ai raconté que le patron de la fédé avait décidé de les réconcilier, Zidane et l'Italien, là... «Materazzi...», a fait le chat, qui connaît bien le foot. «Quelque chose comme ça», j'ai fait. Quand j'ai dit que leur sommet pourrait se tenir à Robben Island, où fut vingt-sept années durant enfermé Nelson Mandela, le chat a opiné des moustaches. «Normal, pour l'image du foot, il faut un symbole fort.»

Puis, passant à autre chose : «Bon, c'est pas